jeudi 1 avril 2010

Dans son édition du 28 mars dernier le New York Times écrivait que le président Sarkozy venait pour souligner sa grande coopération avec le président Obama sur le dossier iranien, comme sur d'autres, et apparemment pour...faire une déclaration sur leur bonne relation. Bigre.

Depuis, la presse a certes mentionné sa conférence devant 300 élèves de la Columbia University dans le cadre du World leaders programm durant laquelle le Président de la République a rappelé un certain nombre de lieux communs importants : "les Etats-Unis doivent être ouverts et généreux"; "le monde ne s'arrête ni à la côte Est, ni à la côte Ouest"; etc. Comme l'ont observé Angela Charton et Verena Dobnik du Time, Carla Bruni-Sarkozy était heureusement au premier rang pour hocher dignement la tête à chacune des affirmations de son mari. Ils avaient dû bien répéter leur gestuelle, puisqu'elle ne parle pas anglais. Pas mal pour un discours "improvisé"...
Toutefois la presse anglosaxonne a préféré se pencher sur la logistique de cette conférence. Elle relève avec délectation que le capricieux Président avait demandé à avoir une machine à café d'une marque très précise dans le couloir adjascent à la salle de conférence. D'une marque italienne, évidemment. Le NY Post relève aussi que, contrairement aux autres chefs d'Etats, Nicolas Sarkozy est passé par l'escalier d'honneur avec Carla, a demandé à avoir un tapis pour l'estrade et surtout à faire installer son podium chéri...qui le suit partout (il a été fait sur mesure).

Le Président de la République a aussi négocié que EADS soit partie à l'appel d'offre que l'US Airforce va lancer pour acheter quelques avions ravitailleurs, il a diné, en présence de sa femme, avec Barack et Michelle Obama et il a emmené Carla à un restaurant populaire de Washington que Martin Luther King aurait fréquenté. Le problème c'est qu'on ne voit pas à qui il veut faire du pied quand il rend honneur à MLK...Enfin, Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont tenu une conférence de presse commune pour afficher leur "complicité". Ils sont copains: on peut être content.

On est vraiment heureux qu'ils soient copains mais on se demande s'il était nécessaire que le général Jones en parle dans une interview officielle et que les deux protagonistes s'en félicitent durant leur conférence de presse agrémentant le tout de "sourires complices". Après tout, leur vie sentimentale, on s'en fout. C'est à peu près du même registre que: "avec Carla, c'est du sérieux".

Le résultat des courses c'est que Obama est un peu plus assuré de la bonne volonté de Sarkozy à son égard (pas sûr que la réciproque soit vraie) et que la presse anglosaxonne a pu se gausser gentiment du président. En réalité, elle a très peu commenté son passage à Washington (outre le coup de la machine à café et du podium). C'est surtout la presse française qui s'est chargée d'en faire une réussite.

Fernand Gabory

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